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Les styles de bière : la Double belge

À l’occasion de la sortie le 1er novembre de l’Armailli 2017 en série limitée, nous allons aujourd’hui nous arrêter un instant sur la « Double Belge ».

La Belgique peut se targuer d’avoir pu inscrire la culture de la bière au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco1 en 2016.
Parmi les styles belges les plus connus, on peut citer les « Double », « Triple » voire même « Quatruple ».

Certains « connaisseurs » vont alors vous expliquer que les Double subissent 2 fermentations, les Triple 3 fermentations et les Quatruple… 4 fermentations (c’est bien je vois qu’il y en a qui suivent).

Eh bien, ils ont tout faux ! Double fermentation je veux bien, triple j’ai déjà un peu plus de mal alors ne parlons pas de quatruple fermentation…

Un peu d’histoire


À l’origine, la bière de monastère était maltée de façon particulièrement dense, car à l’époque, elle était là pour nourrir les corps, pas pour enivrer (surtout dans un monastère). Cette raison explique aussi pourquoi les bières de monastère sont en général peu atténuée (c’est à dire avec du sucre résiduel), car le sucre nourrit, mais pas l’alcool. On peut donc parler de « pain liquide », utile surtout en période de Carème !
La bière quotidienne, servie dans certains monastères, est la plus légère (alcool environ 3 % vol.) et est appelée « Simple ». Elle ne se trouve que très rarement en dehors des abbayes. La « Double », plus riche et plus chaleureuse (alcool 6.0 à 7.6 % vol.) était traditionnellement servie lors des fêtes liturgiques. La « Triple » quant à elle était destinée à être offerte aux invités ou commercialisée (alcool 7.5 à 9.5 % vol.). Et pour terminer, la « Quatruple », qui n’a absolument aucune origine historique, mais purement un produit marketing…

Un peu de technique

C’est la méthode de brassage traditionnelle qui est à l’origine de ces trois types de bières :
on faisait passer trois doses d’eau au travers de la cuve matière remplie de malt. La première dose d’eau faisait sortir les jus les plus sucrés (pour fabriquer la Triple), la seconde était déjà moins concentrée (pour la Double) et on extrayait les derniers sucres restants avec la dernière dose d’eau (la Simple).

(Source : Michael Jackson, Grandes bières de Belgique)

Dernière chose intéressante, les Double sont en général plus foncées que les Triple. Dans l’image ci-contre, la Double est à droite.

 

Donc ne vous laisser pas avoir par la couleur, lisez l’étiquette 😉

Un peu d’analyse sensorielle

 

 

De cuivrée à ambrée, avec un reflet rouge

 

 

Arômes puissants de malt, avec des touches caramel/chocolat/torréfié. Une note fruitée (prune, raisins secs) est possible, tout comme une note épicée (poivre, clou de girofle). Le houblon est perceptible, mais sans note florale.

 

Pareil qu’au nez. Le malt doit être la note la plus marquée, avant les notes fruitées et épicées. Le corps est moyen tout comme la carbonation. Une sensation de sucrosité (de faible à moyenne) est courante. La sensation d’alcool peut être présente mais pas dominante